Festival de Saint Dié : la géographie mène à tout !
Du 4 au 6 octobre 2024 a eu lieu la 35e édition du FIG: festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges.
Sur trois jours, 250 intervenants pour 300 rendez-vous: conférences, projections de films, tables rondes, entretiens, démonstrations culinaires et autres cafés géographiques.
Au total 40 000 festivaliers, pour une population de Saint-Dié d’à peine 20 000 habitants…
C’est un des festivals les plus importants du Grand Est et à coup sûr le lieu de rendez-vous des géographes, professionnels et amateurs.
Le festival est également fréquenté par des bataillons d’élèves. Deux « trains des lycées », en provenance de Strasbourg et d’Épinal ont transporté jusqu’à Saint-Dié, plus de 600 élèves, en partenariat avec la SNCF et la région Grand Est.
Pour les plus jeunes, il y a aussi un FIG junior plutôt organisé autour de jeux et découvertes sur le terrain.
Le thème de cette année était « Terres», et la région invitée « les Alpes ».
Pour reprendre l’introduction au festival de Franck Leroy, président de la région Grand Est: la notion de « terres » évoque avant tout la diversité et la richesse des territoires et nous invite à réfléchir sur notre rapport à la nature, sur l’équilibre fragile entre l’homme et son environnement et sur les défis que nous devons relever pour préserver les espaces naturels».
Il a été question notamment des nombreux conflits d’usage de la terre, entre l’agriculture, le tourisme, l’urbanisation, les réseaux de transport…et de la nécessité de préserver les sols et la nature, d’où le vote par le parlement de la « loi ZAN », acronyme de Zéro Artificialisation Nette.
La loi du 20 juillet 2023 visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte
https://www.ecologie.gouv.fr/presse/communique-presse-zero-artificialisation-nette-
Des ZAN aux ZAD (zones à défendre), le lien est vite fait et le préfet du département avait d’ailleurs interdit toute manifestation dans le périmètre de Saint-Dié, afin de ne pas transformer cette grande réunion de chercheurs et de scientifiques en arène politique.
Concernant les Alpes, le croisement avec le thème de l’utilisation des sols et de la préservation de l’environnement était évident : la reconversion d’un certain nombre de stations de moyenne montagne devient de plus en plus indispensable et des d’intervenants (chercheurs et édiles de ces territoires) étaient à l’unisson pour s’inquiéter du bien-fondé des Jeux olympiques dans les Alpes françaises en 2030, en pointant entre autres problèmes l’accélération du réchauffement climatique.
Le festival est aussi l’occasion de mettre en avant un certain nombre de publications récentes. J’en ai retenu une plus particulièrement même si elle est décalée par rapport au thème de cette année : il s’agit de l’Atlas que la journaliste Emilie Aubry et le Geopolitologue Franck Tétard ont consacré à « la puissance et la mer »: deux auteurs qui nous régalent hebdomadairement avec leur émission « le dessous des cartes », si éclairante pour comprendre un certain nombre de situations grâce à la géographie.
https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014036/le-dessous-des-cartes/
De la terre au terroir et à la gastronomie, il n’y a qu’un pas et les restaurants de la ville proposaient cette année, outre les habituelles spécialités vosgiennes et alsaciennes, des menus alpins particulièrement chargés en fromage!
Nous avons pu aussi déguster une bière spéciale FIG, à la sève de sapin des Vosges.
Enfin, qui dit terre, dit jardinage et parmi les productions de l’artisanat local nous étaient proposés des Oyas, poteries d’arrosage autonomes et écologiques qui diffusent progressivement l’eau collectée dans le sol environnant.
Un petit couplet pro domo pour terminer : le grand public ne le sait peut-être pas ou pas suffisamment, mais la géographie (bien plus que l’histoire) permet de nombreux débouchés au-delà de l’enseignement secondaire ou universitaire:
–Urbanisme et aménagement du territoire
-Environnement et risques naturels
-Sociologie et politique : analyse des pratiques et des comportements dans leur distribution spatiale : cette analyse-là a été importante pour identifier la sociologie de « la France des ronds-points », au moment des gilets jaunes.
-Gestion des territoires et développement local, notamment études d’impact lors des projets d’aménagement d’un espace.
-Géomatique et traitement de l’information: cartes IGN, applications diverses et variées de géolocalisation.
Dans tous ces domaines là, ainsi que dans celui de la géopolitique, les objets de recherche et de publication sont nombreux, mais aussi la convocation des géographes dans l’aide à la décision et aux modalités de mise en œuvre des projets.
Vous connaissez peut-être Clio, la muse de l’histoire, mais vous êtes vous demandé si la géographie avait aussi la sienne? Et bien oui! il s’agit d’Eugea (Eugée) qui signifie littéralement « la bonne terre », « la terre favorable ». Le festival de cette année était donc un retour aux sources!
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