L’AEROPORT de NICE réussit à concilier écologie et développement
Lors de la dernière Assemblée Générale de l’ACI Europe qui regroupe l’ensemble des
gestionnaires d’aéroports européens, cet organisme a pris une initiative majeure
en dévoilant un objectif commun à tous les aéroports européens : l'initiative « Net
Zéro ».
Tous les aéroports européens entendent être totalement neutres en carbone avant
2050 et s'aligner sur le « green deal » européen actuel. C’est l'engagement ultime
si les aéroports veulent continuer à se développer, attirer des passagers et être
socialement acceptables. L'ensemble du secteur du transport aérien est donc
actuellement soumis à une course contre la montre.
Le premier enjeu clé n’est pas celui des aéroports mais celui des constructeurs
d’avions et motoristes afin de disposer des avions de ligne les plus performants
avec des consommations de carburant et une empreinte carbone réduites. Des
progrès phénoménaux ont été accomplis : ainsi le remplacement d'un B747-400
par un tout nouvel A350 sur la route Londres - Toronto a permis d'économiser
38% de carburéacteur et le même niveau en termes de Co2. De même un 737-
300 des années 90 remplacé par un A320Neo est capable d'économiser 50% de
CO2 en moins.
Le deuxième enjeu majeur concerne les compagnies aériennes qui, en investissant
dans des avions de nouvelle génération, réalisent des économies importantes en
carburant favorables à la performance financière des compagnies aériennes.
Le troisième et dernier enjeu clé est celui de l'ensemble de l'écosystème
aéroportuaire qui comprend non seulement l'infrastructure aéroportuaire mais
également toutes les entités qui travaillent ensemble autour du transport aérien
telles que les sociétés d’assistance aéroportuaire, les fournisseurs de carburant,
les commerçants, les restaurateurs, les loueurs de voiture et bien d'autres...
Actuellement, le premier engagement d'un aéroport est d'analyser son degré d’
« éco-efficacité ». Il s'agit principalement d'une double perspective avec à la fois
les infrastructures et les véhicules.
La solution pour réduire le CO² dans l’écosystème aéroportuaire se dénomme
l’Airport Carbon Accreditation. Lancé en 2009 ce programme vise la neutralité
carbone pour les infrastructures aéroportuaires. Il est divisé en plusieurs étapes.
La première étape consiste à « cartographier » l'aéroport pour comprendre
sa situation actuelle en termes d'émission de carbone.
La deuxième étape est la "réduction". Cela nécessite une maîtrise du
carbone et une progression vers une empreinte carbone réduite. L'aéroport
doit fournir la preuve de procédures efficaces de gestion du carbone, y
compris la fixation d'objectifs, et montrer qu'une réduction de l'empreinte
carbone a eu lieu en analysant les données d'émissions de carbone sur
plusieurs années consécutives.
La troisième étape est « l'optimisation ». Cette étape nécessite
l'engagement de tierces parties dans la réduction de l'empreinte carbone.
Les tierces parties comprennent les compagnies aériennes et divers
prestataires de services, par exemple, les agents d'assistance au sol, les
sociétés de restauration, le contrôle du trafic aérien et d'autres entités
travaillant sur le site d’un aéroport. Il s'agit également d'un engagement
sur les modes d'accès de surface (route, rail) avec les autorités et les
usagers.
La quatrième étape est la « neutralité » (le niveau 3+). Cette étape signifie
que l'aéroport est devenu neutre en carbone. Mais la neutralité ne signifie
pas que l'aéroport a atteint un niveau d'émissions nul. Dans la plupart des
cas, la neutralité est atteinte par un engagement de compensation qui est
une bonne solution temporaire mais pas « la solution finale ». Seuls
aujourd’hui 5 aéroports en Europe l’ont obtenu dont Nice.
NICE est donc déjà neutre en carbone.
Au-delà, La quête du NET ZERO.
Lorsqu’un aéroport déjà neutre en carbone décide d’atteindre le niveau NET
ZERO, cela signifie qu’il va falloir atteindre le niveau de CO2 le plus bas
possible, puis absorber les quelques grammes de CO2 résiduels in situ.
Il y a dix ans, l'aéroport de Nice obtenait 569gr de CO2 par passager. Grâce
à une politique très active en matière de gestion de l'énergie, il a été
possible d'obtenir des résultats tangibles et 5 ans après, notre niveau de
CO2 par passager était inférieur à 400grs. L'étape clé pour réduire
drastiquement les émissions de carbone a été de traiter avec le fournisseur
d'énergie de l’aéroport, afin d'acheter de l'énergie verte. L'aéroport de Nice
étant situé à proximité des Alpes qui regorgent de barrages, il a été possible
d'obtenir des résultats impressionnants avec 124 grs. Actuellement,
l’aéroport se situe en dessous de la barre des 100grs avec 71grs de CO2 par
passager mais le vrai défi commence maintenant.
Comment effacer ces 71grs restants ? La feuille de route montre que
l’aéroport utilise encore du gaz dans trois bâtiments pour le chauffage. Il est
donc prévu la suppression de ces chaudières et de les remplacer par des
énergies non fossiles comme les systèmes photovoltaïques.
De plus, de nombreux efforts peuvent être faits concernant les véhicules
utilisés à l'aéroport. 80% sont actuellement électriques et 100% le seront
d'ici 2022. tous les véhicules de 2022 à 2027 seront hybrides et après 2027
électriques.
A cette échéance, le niveau de carbone sera vraiment bas (environ 10 à
15grs maximum). A ce jour, aucune technologie n’existe, si ce n’est en
plantant des arbres à proximité de l'aéroport.
Et au-delà du net zéro, L'acceptation sociale et environnementale est
l'enjeu clé pour l'avenir.
Une autre action du gestionnaire aéroportuaire concerne les accès à
l’aéroport. Un aéroport constitue une interface entre l'air et la terre. Il est de
plus en plus essentiel de proposer des modes de transport alternatifs. Le
premier point est de résoudre l'accès de l'aéroport à la ville en proposant
des lignes de tramway ou de trolley mais aussi des pistes cyclables
(principalement pour les salariés). Désormais, l'aéroport est relié à deux
lignes de tramway qui relient l'aéroport au centre-ville et à la partie ouest de
la ville. Pour seulement 1€, les passagers mais aussi les salariés peuvent
atteindre l'aéroport et ainsi économiser du temps et de l'argent mais surtout
économiser du CO2. De plus, un réseau de pistes cyclables permet une
connexion en douceur avec toute la Riviera française et italienne (Euro route
cyclable n°8).
Une interface de train est également un must pour les aéroports moyens et
grands. Début 2022, l'aéroport de Nice disposera d'une gare dédiée et cela
permettra dans un premier temps de se connecter avec les services de TER
et dans un deuxième temps avec des trains longue distance vers la France et
l'Italie. Il est également important de convaincre d'autres acteurs tels que
les loueurs de voitures de proposer à leurs clients des voitures hybrides ou
électriques.
Le proche avenir semble offrir beaucoup d'opportunités.
Dès 2026, les premiers avions de transport régional électriques seront
proposés sur le marché.
En conclusion, l'industrie du transport aérien ne sait pas ce qu'est une
véritable récession. La résilience de cette industrie a montré que la reprise
pourrait prendre quelques années. Les questions environnementales sont
une préoccupation sérieuse pour l'industrie et tous les acteurs doivent en
faire une priorité absolue. Le Groupe Aéroports de la Côte d’Azur s’est
clairement engagé dans cette voie depuis maintenant plus d’une décennie et
est aujourd’hui considéré comme l’un des plus performants en Europe dans
ce domaine.
L’auteur de ce texte est Jean-François GUITARD Directeur du Développement et des affaires institutionnelles de la Société des Aéroports de la Côte d'Azur, docteur en droit aérien et diplômé HEC Paris.
Et sympathisant de l'AAAELM
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